Pour sa quatrième édition, GreenTech Forum a pris une nouvelle envergure : nouveau lieu, plus grand, plus central et encore plus de participants, l’édition 2024 n’a pas manqué de palpitants. Sans compter les nouveautés introduites cette année.
2 389 participants, c’est 17% de participants en plus par rapport à 2023. Que de chemin parcouru depuis 2021 et la première édition sous l’arche de la défense. GreenTech Forum, c’est une histoire qui se bâtit au fil des ans avec la contribution de tout le collectif qui l’entoure : du comité de programme aux exposants, en passant par le haut-patronage de Planet Tech’Care et l’impulsion globale donnée par la communauté Numérique Responsable.
En 2024, GreenTech Forum c’est non seulement plus de participants mais ce sont aussi des nouveautés dont un nouveau lieu. Un écrin plus grand pour plus de résonance. Au sein du Palais des Congrès de Paris, l’événement a pris place sur tout un étage. GreenTech Forum peut désormais rassembler plus largement au-delà du premier cercle de la communauté existante. Gilles Mezari, Administrateur et Président de la Commission Environnement de Numeum a d’ailleurs rappelé en conférence d’ouverture tout l’enjeu de ce changement de dimension.
Outre le lieu et l’élargissement du public cible, cette édition était aussi l’occasion d’embarquer le côté international. Une table ronde en anglais, était organisée sur le thème, « Unlocking the Green potential of Europe’s digital landscape », non sans écho à GreenTech Forum Brussels bien sûr dont le contenu est proposé 100% en anglais.
Véronique Torner, Présidente de Numeum, a appelé pour sa part, au cours de la plénière d’ouverture, à une vision holistique du progrès : ce qui implique de prendre en compte les enjeux environnementaux d’une part, participer aux débats de société d’autre part, et de mesurer l’impact de ces actions.
La conférence d’ouverture était aussi l’occasion de rappeler que la part du numérique responsable dans l’économie numérique française progresse de 38% sur 2024 et est devenue une source de création d’emploi non négligeable, de quoi mettre du baume au cœur des participants.
Les exposants illustrent d’ailleurs bien cette tendance. Chaque année, de nouveaux acteurs s’installent au cœur du salon pour démontrer leur savoir-faire. Majoritairement français, on trouve également des acteurs belges et suisses. Grandes entreprises comme petits acteurs se côtoient, souvent avec complémentarité. L’occasion, lors des ateliers organisés de montrer les partenariats tissés entre ces organisations : les petites mettant leur expertise au service des plus grandes sur des sujets très précis comme l’évaluation, l'écoconception ou l’intégration de l’IA dite « responsable ».
Au cœur des allées, c’était aussi l’occasion de revoir l’écosystème, les têtes que l’on connaît, que l’on croise, que l’on voit au détour d’une visioconférence, d’un webinaire mais qu’on ne rencontre pas ailleurs qu’ici. Et pour favoriser encore plus ces rencontres et ces échanges informels, GreenTech Forum s’est associé à Tast’IT, l’apéro numérique responsable et Planet Tech’Care pour proposer une soirée après la première journée de salon. Soirée où chacun a pu partager le plaisir de se retrouver ou se rencontrer.
Au sein des salles des conférences, c'était aussi l'effervescence. Pour les participants qui assistent aux tables rondes, les éclairages sur les enjeux du numérique responsable sont essentiels pour monter en compétences, s’inspirer et repartir avec une meilleure vue de comment implémenter les bonnes pratiques et déployer une stratégie numérique responsable au sein de leur organisation.
Parmi les thèmes abordés, l’IA était inévitablement très présente. Tantôt responsable, éthique ou de confiance, tantôt énergivore et manipulatrice, parfois frugale, elle a en tout cas électrisé les débats. David Maenda Kithoko, président de l’ONG Génération Lumière, speaker lors de cette édition, a lancé pour sa part un cri d’alarme : « Vous parlez d’IA durant deux jours sur ce salon, vous devez connaître la réalité de ce qu’il se passe en République Démocratique du Congo à cause des cailloux que nous avons dans nos téléphones. »
La plupart des acteurs présents sont conscients de cette réalité et s’accordent à dire que l’IA est loin d’être un outil qui résout tous nos maux et qu’elle nécessite cruellement de régulation, de prise de recul et de questionnement des usages. Néanmoins, difficile pour les acteurs d’interroger le sens et les apports de l’IA au point de potentiellement refuser de l’intégrer. Devant les enjeux de compétitivité, les acteurs cherchent à trouver les moyens de déployer l’IA de manière responsable. Une quête qui reste pour l’instant sans réponse claire.
Les voix les plus engagées ont rappelé l’enjeu de faire preuve de techno-lucidité ou de techno-discernement. Elles ont insisté également sur l’enjeu à repenser notre rapport à l’innovation. Dans cette lignée, des tables rondes ont tour à tour questionner l’IA et l’innovation avec des intitulés comme “Quelle place pour l'IA dans le numérique responsable ?” ou encore « Entre innovation et sobriété numérique, faut-il choisir ? »
Les speakers du GreenTech Forum ont aussi insisté, encore cette année, sur les actions clés à mettre en place : sensibiliser, former, évaluer, fixer des objectifs, débloquer des fonds et trouver des ambassadeurs. Parmi les thèmes clés également, outre l’intérêt de la tech dans la transition écologique, le rôle clé du management de la data et les méthodes pour déployer une démarche numérique responsable : l’open source.
Déjà présent à GreenTech Forum Brussels, l’open source était un thème de GreenTech Forum Paris, notamment à travers la table ronde « Vers un numérique plus responsable : le rôle du logiciel libre et de l'open source ». L’open source sera également mis en lumière lors du prochain article de cette newsroom.
L’open source entend répondre à des enjeux d’interopérabilité, d’éthique, de sécurité et de sobriété. Thomas Jacobsen, porte-parole d’Infomaniak le mentionnait lors d’une table ronde : « l’open source est garant de la transparence et de la souveraineté ».
En 2024, GreenTech Forum innovait aussi en proposant un parcours collectivités. Animés bénévolement par Gillo Malpart, Président et co-fondateur, Mavana, ce parcours a permis de mettre en avant les avancées des collectivités en matière de numérique responsable. Et il faut le dire, elles sont en première ligne. La loi REEN les met désormais au pied du mur : elles doivent avoir préparé leurs stratégie Numérique Responsable pour janvier 2025, c’est-à-dire demain. Sur un autre versant, les collectivités doivent également désormais intégrer 20% de reconditionné dans leurs achats. Evidemment, cela vaut pour le numérique.
Une belle manière de forcer le reconditionné à entrer dans les organisations et de tordre le cou aux idées reçues : oui, il est possible d’intégrer 20% de reconditionné au sein d’un parc informatique. C’est ce qu’est d’ailleurs venue défendre Isabelle de Saint Aubert, Directrice du développement chez Ecodair, une Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS) de reconditionnement d’équipements numériques, lors de ces différentes prises de paroles lors de cette 4ème édition de GreenTech Forum Paris.
Moteur de la transition vers un numérique responsable, les territoires peuvent inspirer les entreprises par des stratégies résilientes venant questionner l’intérêt de l’usage du numérique. C’est ce que nous avait confié Mathias Hummel, Directeur des Communs Numériques à Bordeaux Métropole. Repenser le numérique au sein des collectivités est tout autant un enjeu de résilience face au risque climatique, que de résilience face aux risques de cyberattaque et de volonté d’exemplarité en matière de souveraineté. Sans compter bien sûr, que l’enjeu de réduction des coûts est aussi une motivation à penser le déploiement d’un numérique plus responsable.
Parmi les autres nouveautés : GreenTech Radio. Enregistrée et diffusée en direct depuis le salon, GreenTech Radio a réuni 16 invités sur un plateau radio, répartis sur 4 émissions. Animée par Alizée Colin et Rémy Marrone, GreenTech Radio ambitionnait de mettre en lumière des thèmes et des actrices et acteurs engagés au service d’un numérique plus responsable.
Parmi les thèmes abordés les nouveaux business models, la dénumérisation, la difficulté à déployer l’IA de manière responsable, les enjeux autour du reconditionnement, ou encore l’internationalisation du sujet numérique responsable.
L’Ademe a aussi contribué aux nouveautés de cette édition avec notamment l’invitation à bouger à travers un débat mouvant. Une manière non numérique d’exprimer en temps réel ses convictions. Plus globalement, l’Ademe a proposé tout un parcours de conférences le premier jour du salon. Un parcours particulièrement engagé avec par exemple les voix de Bela Loto Hiffler, présidente de l’association Point de MIR et du Doctorant en sociologie de l'IA, Maxime Cornet.
Au cours de tous ces rendez-vous, les actrices et les acteurs du GreenTech Forum avaient à cœur de montrer combien l’enjeu dépasse toutes les frontières. Ils avaient à cœur de montrer combien le numérique responsable peut être une manière de façonner le numérique de demain dans un monde sous contrainte, nécessairement plus résilient face au manque de ressources, aux phénomènes climatiques extrêmes et à la hausse globale des températures.
GreenTech Forum en est la vitrine idéale et se positionne comme un moment clé pour que les entreprises comprennent l’enjeu stratégique d’intégrer le numérique responsable au service de la pérennité de leur activité. Le rendez-vous est donc pris pour continuer cette prise de conscience : les 4 et 5 novembre 2025 de nouveau au Palais des Congrès de Paris, ainsi que les 17 et 18 juin 2025 à Brussels pour l’édition européenne.
Auteur de l'article : Rémy Marrone pour GreenTech Forum